Par charcastique 06/05/2016

La plaie des apéros Twitter

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C’est vachement bien Twitter. Tu t’inscris, tu suis plein de gens, la moitié ne te suit pas en retour, et ceux que tu ne follow-pas-back t’unfollowent en quelques jours. TROP SYMPA. Au bout de deux ou trois ans on t’invite à ton premier apéro, tu rencontres des gens. TROP BIEN. Un an ou deux ans après tu es de nouveau invité à un deuxième apéro (d’aucuns avancent que c’était une erreur de frappe de pseudo dans un DM groupé, mais c’est faux, les gens t’aiment c’est évident). Tu recroises alors les mêmes gens, et même des nouveaux, notamment une bonnasse avec laquelle tu discutes très longuement pendant au moins dix secondes et qui t’unfollow dès le lendemain. Grave bon esprit Twitter tavu.
Le problème dans ce monde idéal où tout le monde est copain et couche ensemble, c’est que tu tombes parfois sur la plaie de Twitter : j’ai nommé LE BOULET.
 

Observons le boulet dans son habitat naturel : le twapéro.
Le boulet a déjà repéré sa proie avant, parmi ses followings. Oui c’est ouf’, le boulet suit des gens, et même, plus de 100 gens. Non mais attendez, il est même capable de citer certains de leur tweets PAR CŒUR. Sérieux, y’a des gens qui lisent leur TL. N’importe quoi. Tout le monde ne lit que ses propres tweets et supprime ceux qui ont le moins de RT c’est évident. Allons. Un peu de sérieux. Ce n’est pas tout, le boulet va même être capable de faire une exégèse d’un de tes tweets et de te tenir la jambe pendant une heure dessus.
Contrairement aux gens qui viennent aux twapéros, le boulet n’est pas connu sur Twitter. Il n’a pas des dizaines de milliers de followers. La honte quoi. Genre le boulet il arrive pépouze au bar, il donne fièrement son pseudo @anonyme832 que personne ne connaît. Alors là, une fois qu’il a fait le tour des gens qui ne le connaissent pas, c’est-à-dire tout le monde, le boulet va faire semblant de regarder ses mentions, puis il va jeter son dévolu sur un autre twitto.
 

Et là, c’est le drame. Il tombe sur toi. Il te suit. Il est content de rencontrer « ENFIN ! ». Donc toi comme un gros bâtard de parisien tu vas tenter de l’ignorer, mais PAS DE BOL, tes potes sont sortis fumer. Et donc tu vis un grand moment de solitude où tu te retrouves discuter avec un vrai gens et pas une bonnasse en DM qui te rend dinguo et qui te laisse entendre depuis six mois que tu la verras peut-être éventuellement un jour mais c’est pas sûr. La vie quoi. Et là le boulet t’interroge sur tes projets, car il trouve que tu écris trop bien, et donc tu as certainement reçu des propositions de la télé. Alors il te demande que tu lui racontes et veut absolument que tu le tiennes au courant de la prolongation de tes talents de loleur sur le petit écran.
Sauf que toi, pendant ce temps-là, tes enfoirés de potes s’allument une deuxième clope, et donc les minutes passent de plus en plus lentement, et le boulet te montre son compte, ses derniers tweets, et au détour du rappel d’un échange en TL que vous aviez eu en 1982, un moment de panique, un reste de comportement provincial qui sait, et là TU LE FOLLOW ! L’alcool sans doute, un moment de faiblesse peut-être, mais il est trop tard. Tu as appuyé sur le bouton follow sur son profil. Ou alors c’était le boulet qui a pressé « suivre », on sait bien.
 

Il est alors tellement content qu’il te paye un verre, et te tient la jambe devant le bar à sa fermeture. Okay il a bu, mais il est quand même collant le bougre.
Sauf que le lendemain c’est pire. Déjà que t’as la gueule de bois avec cette pinte certes gratos mais en trop, et v’la-t-y pas que le boulet te mentionne, EN TL EN PLUS, « ouais c’était sympa de te rencontrer, de mettre un visage sur des tweets ». AZY DIS QUE JE SUIS MOCHE EN PLUS ! Et non monsieur, on ne se connaît pas.
Non mais sérieux, comme les gens se permettent. Et vas-y que je te mentionne régulièrement ensuite, et « coucou » par-ci, et « LOL » par là. Hé oh ? Tu ne pourrais pas faire différemment des autres, me RT en silence et me foutre la paix oui ? C’est bon, j’ai au moins 130 followers de plus que toi alors tu me dois le respect O.K.A.Y. ?
Que faire ? Mais oui, je vous le demande braves gens. Que faire ? L’unfollow ? Mauvais calcul. Si tu recroises le boulet en apéro il ne te paiera plus spontanément une bière. C’est dur. En plus, avec l’unfollow, tu passerais pour un bâtard de Parisien. Non, les Parisiens sont cools. Ils font tout le temps la gueule, ils courent dans le métro pour gagner une minute dans leur journée alors qu’ils glandent des heures sur Twitter, ils bousculent les gens sans s’excuser, mais ce n’est qu’une carapace pour cacher un cœur en or gros comme ça.
Une autre solution consiste à le muter ce foutu boulet. Bon le problème c’est qu’il va croire après que tu ne réponds volontairement pas à ses mentions, et tu passes à nouveau pour un connard de Parisien, voire pire, un twitto parisien qui a plus de 10 000 followers qui porte une barbe, un chapeau, et qui s’habille comme un clodo. L’horreur absolue. Non, tu ne peux pas t’abaisser à ça. Alors que faire sacrebleu ?
 

C’est là que Twitter te sauve : LE LIKE. Oui tu as vu sa mention. Répondre « ok » c’est trop alors qu’un petit like suffit, voulant dire en substance « oui j’ai vu ta mention mais ta gueule maintenant allez dégage », et hop c’est réglé. Vive le like.
Tiens d’ailleurs je me rends compte que plusieurs twittos avec plein de followers avec lesquels j’ai trop passé un super bon moment trop sympa à discuter avec eux à des apéros Twog ne répondent jamais à mes mentions, à part sous forme d’un like de temps à autre.
#OhWait
 

Un article de @_Charcastique.
En voir plus par ici.

 

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